L'immersion en nature réduit la rumination et l'activation du cortex préfrontal.
- Louis-Alexandre S. Carrier
- 30 oct. 2024
- 2 min de lecture

Plus de 50 % de la population vit désormais en zone urbaine. D'ici 2050, cette proportion atteindra 70 %. L’urbanisation est associée à une augmentation des niveaux de maladie mentale, mais on ne sait pas encore pourquoi. Grâce à une expérience contrôlée, nous avons étudié si l'expérience de la nature influencerait la rumination (pensée répétitive centrée sur les aspects négatifs de soi), un facteur de risque connu de maladie mentale. Les participants qui ont fait une marche de 90 minutes dans un environnement naturel ont signalé des niveaux de rumination plus faibles et ont montré une activité neuronale réduite dans une zone du cerveau liée au risque de maladie mentale par rapport à ceux qui ont marché dans un environnement urbain. Ces résultats suggèrent que les zones naturelles accessibles peuvent être vitales pour la santé mentale dans notre monde en urbanisation rapide.
L’urbanisation présente de nombreux avantages, mais elle est également associée à une augmentation des niveaux de maladies mentales, notamment de dépression. Il a été suggéré qu'une diminution de l'expérience dans la nature pourrait aider à expliquer le lien entre l'urbanisation et la maladie mentale. Cette suggestion est étayée par un nombre croissant de preuves corrélationnelles et expérimentales, qui soulèvent une autre question : quel(s) mécanisme(s) relient la diminution de l’expérience dans la nature au développement de la maladie mentale ? L’un de ces mécanismes pourrait être l’impact de l’exposition à la nature sur la rumination, un modèle de pensée autoréférentielle inadapté associé à un risque accru de dépression et d’autres maladies mentales. Nous montrons chez des participants en bonne santé qu'une brève expérience dans la nature, une marche de 90 minutes dans un cadre naturel, diminue à la fois la rumination autodéclarée et l'activité neuronale dans le cortex préfrontal sous-génuel (sgPFC), alors qu'une marche de 90 minutes en milieu urbain a aucun effet de ce type sur la rumination ou l'activité neuronale autodéclarée. Dans d'autres études, le sgPFC a été associé à un retrait comportemental auto-centré lié à la rumination chez les individus déprimés et en bonne santé.
Cette étude révèle une voie par laquelle l'expérience de la nature peut améliorer le bien-être mental et la paix de l'esprit.
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